Jacques, le copain par excellence (Hakima Verrier) :
On était copains par le bridge et puis plus proche avec le temps. Cela s’est fait naturellement. J’aimais ta compagnie remplie de sagesse et de douceur. Tu avais le don de m’apaiser par tes sourires, ta gentillesse comme si rien ne transparaissait. Après nos soirées bridge, tu faisais toujours la fermeture du Comité avec moi. On la finissait tranquillement au bar : toi avec « ta leffe » et moi avec « ma téquila sunrise » : on parlait de tout et de rien. On s’attardait et voyant l’heure on se disait qu’il fallait peut-être y aller car on « ne serait pas frais au boulot le lendemain !». Mais toi ça t’amusait.
Puis un jour on s’est « marié » le temps d’un week-end le temps d’Open/4 Excellence, j’ai porté ton nom qui m’a porté chance : c’est cette année là que mon équipe est montée en DN4. Bien sûr, le lundi il a fallu « divorcer » et Damian nous taquinait en nous disant « ils ont divorcé pour non consommation » ! Ou alors quand il t’appelait à la FFB pour le travail et qu’il te disait « attend je te passe ton ex-femme… ».
Ou alors quand on allait en soirée et que je devais refuser une invitation, tu étais mon alibi « désolée je suis avec mon mari, je vous le présente : Jacques ». Et toi toujours complice dans mes délires, tu saluais poliment et jouais le rôle.
Que de crises de fous rires on a pu avoir.
Puis un jour tu as décidé de partir, sans prévenir, sans un « au revoir », de nous quitter brutalement. Je tenais à te dédier cette chanson de Grands Corps Malade « nos absents » :
« Pour certains on le savait, on s'était préparé au pire,
mais d'autres ont disparu d'un seul coup, sans prévenir.
On leur a pas dit au revoir, ils sont partis sans notre accord,
car la mort a ses raisons que notre raison ignore.
…C'est seul qu'on fait son deuil, car on est seul quand on ressent.
On apprivoise la douleur et la présence de nos absents.
Nos absents sont toujours là, à l'esprit et dans nos souvenirs.
…Nos absents nous entourent et resteront à nos côtés,
ils reprennent vie dans nos rêves, comme si de rien n'était.
On se rassure face à la souffrance qui nous serre le cou,
en se disant que là où ils sont, ils ont sûrement moins mal que nous.
…Faut apprendre à l'accepter pour essayer de vieillir heureux,
mais chaque année nos absents sont un peu plus nombreux.
Chaque nouvelle disparition transforme nos cœurs en dentelle,
mais le temps passe et les douleurs vives deviennent pastelles.
Ce temps qui pour une fois est un véritable allié.
Chaque heure passée est une pommade, il en faudra des milliers…
C’est ceux qu’on a aimé qui créaient un vide presque tangible,
car l’amour qu’on leur donnait est orphelin, il cherche une cible.»